Auteurs: Florian Bodog, Annamaria Pallag, Luminiţa Fritea

Abstract: External migration of physicians trained in Romania is a well-known phenomenon to which solutions are being sought. This article shows a few of the concrete dimensions of this exodus: the specialties most affected, the internal deficit, the current situation on ages, references to other situations in Europe, the comparison between urban and rural at national level and more. Another aspect relevant for this subject is the causality of this migration, together with the deriving consequences. Nevertheless, the most important are certainly the solutions. These are to be found on several lines: students, health professionals, the medical systems, and its beneficiaries. All these are correlated to the identification of financial solutions that could support them, as well as to new regulations on contracts, code of conduct and protocols regarding the actual performance of the medical act.

Key words: external migration, causality, financial solutions, regulations

 

Introduction

La migration externe des médecins roumains est un phénomène d’actualité et qui s’inscrit dans l’expression plus large de la « migration des cerveaux » qui se fait bien évidemment vers des zones plus riches. À partir de 2007 quand la Roumanie est devenue pays membre de L’Union Européenne, et jusque l’année passée, 14.000 médecins ont quitté la Roumanie et ils sont partis vers l’Europe de l’Ouest où les pays les plus visés sont l’Allemagne, la France et l’Angleterre1

 

Migration externe : conséquences

Les spécialités qui ont perdu des médecins sont présentées dans le Tableau no. 1; la plus touchée est la médecine de famille.

La spécialité Nombre de médecins
Médecine de famille 424
Obstétrique et gynécologie 127
Chirurgie générale 57
ATI 60
Psychiatrie 55
Pédiatrie 52
Radiologie 48
Médecine d’urgence 45
Orthopédie traumatologie 43
Cardiologie 42
Chirurgie plastique 32

Tableau 1. La migration externe des médecins roumains en 2014 2

 

Avec cette perte, la situation la plus alarmante est dans les hôpitaux où le nombre de médecins est seulement 13.521 personnes dont 3 % ayant l’âge de moins de 30 ans (contre 20.648 en 2011 et 14.487 en 2013) pour un nécessaire de 26.000 (donc presque le double)3.

D’autres chiffres nous indiquent qu’en 2013 en Roumanie:
• seulement 30% des médecins ont l’âge de moins de 35 ans, ce qui indique un vieillissement des professionnels de la santé ;
• il y avait le plus réduit nombre de médecins 103,2/100.000 habitants (seulement les Pays –Bas ont eu un chiffre proche du nôtre et dans l’autre extrémité c’est la Norvège).

Concernant le nombre de médecins roumains travaillant à l’étranger, la même année, en Allemagne il y avait 3.215 et en France 3.510. Pourquoi ce nombre élevé? Parce que dans ces pays l’État fournit au médecin une aide financière de maximum 40.000 Euro pour l’équipement médical ou même pour rénover le cabinet et aussi d’autres facilités (des salaires augmentés, des impôts réduits); des stratégies économiques pour attirer les professionnels de la santé4.

 

Migration interne : causes et conséquences

Concernant la migration interne, on observe une polarisation des médecins dans les zones urbaines, presque 90%, tandis que dans les villages il reste environ 11%. Cela va générer plusieurs déséquilibres concernant le manque de professionnels de santé dans les zones défavorisées et moins développées. Les centres universitaires jouent un rôle important pour cette répartition interne inégale parce qu’ils absorbent les jeunes diplômés (Dornescu & Manea, 2013).

Les causes qui génèrent les deux types de migration sont:
• économiques (le salaire, les conditions de travail) ;
• sociales et professionnelles (l’effort excessif, le manque de respect pour son travail, le bouleversement de la relation médecin-patient, le manque de perspective des jeunes – la plupart des jeunes considèrent que les pays étrangers peuvent leur offrir une perspective professionnelle plus attirante, plus riche) (Dornescu &Manea., 2013 ; Teodorescu et al., 2013).

Les conséquences qui touchent les pays donneurs ainsi que les pays receveurs sont sociodémographiques, économiques et culturelles) (Dornescu & Manea., 2013 ; Teodorescu et al., 2013).

 

Quelques solutions

Les données présentées dans les lignes précédentes représentent, de façon succincte, le contexte actuel de Roumanie en ce qui concerne le phénomène de migration des médecins, et on doit penser également comment trouver des solutions en vue de la réduire. Pour y tâcher de parvenir on doit agir à quatre niveaux et on va analyser chacun en détail:

1. Les étudiants doivent être responsables envers la communauté universitaire qui les a formés et envers la société qui bénéficiera de leurs connaissances et de leurs services.
• pour ceux inscrits aux études sur les places financées du budget de l’Etat: ils doivent savoir que l’Etat dépense environ 20.000 Euro/médecin pour une formation complète : faculté (6 ans) + spécialisation (3-5 ans) (Dornescu & Manea., 2013);
• pour ceux qui sont sur les places payantes: on doit trouver des solutions, des bourses pour réduire les frais de scolarité ;
• pour les internes, en plus du salaire actuel, tâcher de compléter avec des bourses pour les stages pratiques avec la condition d’exercer l’activité pendant un nombre minimum d’années égal à la durée de la bourse.

2. Les professionnels de la santé constituent le deuxième groupe concerné par les solutions :
• la promotion de politiques visant à améliorer les conditions de travail (des équipements, l’infrastructure, etc.);
• des mesures visant à encourager l’emploi des jeunes diplômés et des internes (un salaire plus élevé), créer plus d’emplois et de nouvelles spécialités ;
• subventionner le salaire de l’emploi pour le jeune spécialiste (exonération fiscale autant pour les employés, que pour les employeurs);
• possibilités accrues de spécialisation des jeunes diplômés (par exemple, d’établir deux sessions d’internat par année), etc., mais aussi d’assurer la formation postuniversitaire dans des domaines multiples.

3. Le système de santé doit également chercher des solutions par:
• des politiques publiques de santé sont nécessaires pour une période moyenne et longue en vue d’assurer une certaine prévisibilité de la carrière;
• le développement des programmes de formation continue pris en charge par l’État;
• une réglementation claire et complète des protocoles de travail pour établir les responsabilités exactes du personnel dans le système de santé;
• des mesures pour l’amélioration de l’image du système de santé et de lutter contre le dénigrement des institutions et du personnel fournissant des services de santé, comprenant aussi des propositions législatives pour réglementer les médias.

4. Les bénéficiaires doivent être pris en considération:
• on doit fournir aux patients une présentation correcte et complète du paquet de services offerts par le système d’assurance maladie pour la prévention des conflits entre le système et les bénéficiaires;
• la promotion équitable des institutions qui fournissent des services médicaux et d’enseignement médical;
• l’information de la population sur les droits et les obligations par rapport aux fournisseurs de services de santé.

 

Conclusions

Donc, pour lutter contre la migration (soit externe, soit interne), on doit élaborer plus de solutions. Le plus grand besoin serait de trouver des solutions urgentes d’augmenter le financement du système de santé publique parce que le faible niveau des ressources publiques allouées à la santé se répercute directement sur la qualité des services de santé et c’est un facteur de motivation important de la migration dans le domaine de la santé. Les contrats et les protocoles de travail devraient être réglementés avec des nouvelles modifications (concernant le salaire, l’horaire, les conditions de travail, etc.); tout cela pour regagner la position de ces professionnels, médecins et professeurs, dans la société. Et on ne doit pas oublier que les codes éthiques de recrutement du personnel médical devraient fonctionner comme un outil pour protéger les ressources médicales dans les pays en développement ou bien dans tout endroit où les ressources humaines sont pauvres. Ces codes sont un début concernant une responsabilité morale mondiale qui doit être manifestée par les pays riches envers les pays pauvres (Cehan, 2013)

Notes

  1. http://www.televiziunea-medicala.ro/migratia-medicilor-cauze-si-solutii/ et http://www.cmr.ro/comunicat-de-presa-34/
  2. http://www.televiziunea-medicala.ro/migratia-medicilor-cauze-si-solutii/ et http://www.cmr.ro/comunicat-de-presa-34/
  3. http://www.televiziunea-medicala.ro/migratia-medicilor-cauze-si-solutii/ et http://www.cmr.ro/comunicat-de-presa-34/
  4. http://www.televiziunea-medicala.ro/migratia-medicilor-cauze-si-solutii/ et http://www.cmr.ro/comunicat-de-presa-34/

 

Bibliographie:

  1. Cehan, I., 2013. « Migraţia medicilor români si etica recrutării internaţionale ». Revue Roumaine de sociologie, XXIV (3-4), p. 327–335.
  2. Dornescu, V., Manea T., 2013. « Migrația medicilor români : dimensiuni socio-demografice si economice ». Revue d’Economie Sociale, 3(1), p. 121-138.
  3. Teodorescu, C., Manea, T., Gavrilovici, C., Oprea, L., 2013. « Migraţia internaţională a medicilor si relaţia medic-pacient ». Revue Roumaine de Bioéthique, 11(2), p. 77-86.
  4. http://www.televiziunea-medicala.ro/migratia-medicilor-cauze-si-solutii/
  5. http://www.cmr.ro/comunicat-de-presa-34/