Auteur: Daniela Druguș

Abstract: The educational offer of high academic level, the tendency to excellence in the educational act and in management, the lines of study in three languages (Romanian, English, French) at « Grigore T. Popa » University of Medicine and Pharmacy of Iasi attracted, due to increasing international promotion, an inflow of students of over 50 nationalities, both from the EU and the EEA spaces and from the extra-community space, ethnic and non-ethnic Romanians. This paper is concerned with the multicultural phenomenon generated by these ethnic groups, through their presence in the city and the academic community of Iasi, and based on a descriptive phenomenological analysis it attempts to identify the best ways to integrate these groups socially, culturally and academically. The essential idea is that the pure ethnical multiculturalism of the groups should recede when the groups play a civilizational part, and should assume European identity. This effort must be made both by the community and by the transitory multicultural groups.

Key words: multiculturalism, European identity, civilization, ethnic group, community and extra-community students

 

Introduction: problématique et méthodologie

La problématique du multiculturalisme et de la multi-culturalité dans le contexte géopolitique et social du XXIème siècle suppose une sensibilité ouverte, face à laquelle il faut répondre par un discours plein de sagesse, compétence et rigueur, doublées d’une praxéologie appliquée au territoire, à la communauté ou au groupe de personnes qu’on a en vue.

Ce travail est ciblé sur les groupes ethniques des étudiants étrangers qui, les dernières années, sont venus de plus en plus nombreux à l’Université de Médecine et Pharmacie « Grigore T. Popa » Iasi. Comment ces groupes, ayant des cultures différentes et habitant de façon temporaire une ville importante d’un pays membre de l’Union Européenne, peuvent être maintenus en harmonie entre eux et avec les citoyens roumains, soit qu’il s’agit de leurs collègues étudiants ou bien de la population locale? Jusqu’où peut avancer le degré d’intégration sociale et culturelle de ces personnes, tout en gardant leur identité culturelle ?

Afin de répondre à ces questions nous allons faire une brève incursion historico- philosophique et une autre concernant la dimension sémantique des concepts et de la relation entre multiculturalisme, multi-culturalité, pluralisme, tolérance et par la suite nous allons décrire les bases historico-philosophiques et les prémisses de la multi-culturalité, le type multiculturel et la composition des groupes multi-ethniques, pour évaluer en fin de comptes le contexte local et les possibilités de soutenir l’intégration des groupes multi-ethniques d’étudiants en médecine.
Notre étude propose une analyse phénoménologique descriptive de la multi-culturalité au sein des étudiants étrangers d’ethnies différentes qui étudient la médecine à l’UMPh Iasi. Il ne s’agit pas d’une étude sociologique empirique malgré l’utilisation des données expérimentales qui tiennent du domaine des sciences sociales.

 

Les bases historico-philosophiques et les prémisses de la multi-culturalité

Tiryakian (Tiryakian, 2003 : 22-23 et 27-32) fait la distinction entre les termes de multiculturalisme et de multi-culturalité, qui même si empiriquement complémentaires en ce qui concerne les conséquences pour les sphères publique et privée, du point de vue analytique ceux-ci sont distincts, dans le sens que le premier représente une variable normative, tandis que le deuxième fait référence à une variable démographique. Les acceptions déterminatives de force du multiculturalisme, telles que saisies par le même auteur, ce sont trois. Premièrement il s’agit du nationalisme culturel – l’idée que les membres d’une nation doivent être éduqués par une langue commune, pour les mêmes valeurs, vers une même culture – qui a une tendance hégémonique sur la culture et face auquel une « culture mineure » se plaint de dénigrement, de discrimination ou de « violence symbolique ». Une variante de celui-ci c’est le multiculturalisme, une politique culturelle imposée par l’Etat, par « les intellectuels organiques » et par ses institutions (où l’éducation joue un rôle essentiel). La deuxième variante c’est le multiculturalisme regardé comme politique d’Etat, préoccupée par l’intégration des minorités. Les « pas en arrière » par rapport au monoculturalisme faits par l’état sont, en fait, des réponses par des mesures politiques publiques d’accommodation, de tolérance et de reconnaissance face aux pressions venues de la part de différents groupes des cultures minoritaires, auxquels on a accordé une place dans l’espace publique pour se manifester, avec prépondérance au niveau institutionnel. Les syntagmes clés ici sont tolérance et unité dans la diversité. Ce qui est apprécié tout particulièrement c’est la différence et la diversité culturelle, soit qu’il s’agit du genre, de l’ethnie, de l’orientation sexuelle, du statut social ou économique, des habiletés physiques, de la religion, des convictions politiques. Selon l’expression de Rosado, le multiculturalisme c’est « un système de croyances et comportements qui reconnaît et respecte la présence de tous les groupes divers d’une organisation ou d’une société, qui reconnaît et valorise les différences socio-culturelles, qui rend possible et encourage leur contribution continue dans le cadre d’un contexte culturel inclusif qui habilite tout le monde à l’intérieur de l’organisation ou de la société »1.

La troisième variante fait référence à une idéologie, à une théorie social-politique ou philosophie sociale dont les débats tiennent des piliers de la démocratie libérale, avec des racines jusqu’à la philosophie politique de l’Illuminisme. Un fondement théorique conceptuel du multiculturalisme peut être identifié chez des philosophes comme Taylor (Taylor, 1994 : 25-73), Parekh (Parekh, 2000) ou Habermas (Habermas, 1994 : 107-148) et il est difficile de concevoir que celle-ci soit légitimement revendiquée en dehors d’un paradigme politique libéral (Dascălu, 2011 : 193-206), où les droits et les libertés individuelles, la démocratie et l’État de droit sont valorisés et défendus. La plaque tournante philosophique du multiculturalisme est vivifiée dans le creuset de certains repositionnements de la philosophie européenne, où l’objectivisme et l’autonomisme éthique deviennent caduques, le postmodernisme est prééminent, toutes ces données étant soutenues par ce que Popper nomme « société ouverte », c’est-à-dire la société où est rejetée « l’autorité absolue de ce qui est établi et traditionnel » et où les traditions sont construites en adéquation avec les standards de liberté, humanisme et critique rationnelle (Popper, 2005 : 10). Sartori (Sartori, 2007 : 17, 19, 22) fait observer que jusqu’au XVIIème siècle l’État considéré sain était celui unanime et l’on croyait que les opinions diverses conduisent au discorde. Après les guerres de religion apparaît l’idée (pas le syntagme) de pluralisme, qui fait naître et suppose le concept de tolérance, de telle façon qu’on peut dire que « la tolérance respecte les valeurs d’autrui, tandis que le pluralisme affirme une valeur propre ». Si le postmodernisme a abrogé les fondements et a transféré l’accent de l’universel au local quant à la connaissance, celui-ci a préparé ainsi un contexte d’idées très propice au multiculturalisme, auquel il a remis les concepts d’hétérogénéité et d’hétéronomie.

 

Le type multiculturel et la composition des groupes multi-ethniques

Dans la section précédente nous avons exposé la définition et les relations établies entre les termes et les concepts clé du multiculturalisme. Au cas des étudiants étrangers multi-ethniques qui étudient la médecine, on peut parler d’un cas particulier de multiculturalisme, parce que celui-ci ne peut être inclus que partiellement dans les normes et les analyses faites d’habitude par les spécialistes dans le domaine.

Il s’agit, dans ce cas-là, d’une somme de groupes de personnes qui viennent, la plupart, pour une période limitée de temps (par exemple 5 – 6 années) et ensuite retournent dans leur pays pour professer ce qu’ils ont appris. On peut nommer ce phénomène multiculturalisme transitoire. Certainement il y a des cas quand les diplômés désirent rester à Iasi ou en Roumanie ou même migrer dans d’autres pays du monde grâce à un mariage, au lieu de travail ou pour continuer les études. La situation présentée reste un cas différent de la relation des citoyens d’ethnie roumaine par rapport aux ethnies en cohabitation permanente2.

De façon similaire, ce n’est pas une situation ressemblant aux rapports sociaux multiculturels avec les afro-américains ou les hispaniques aux États Unis.

Quand on fait référence à l’intégration sociale et culturelle des étudiants étrangers en médecine, on peut penser, d’un côté à une intégration proportionnelle avec le temps qu’ils passent chez nous, et, d’un autre côté, au contexte, aux opportunités et aux relations que nous, en tant que pays, ville ou institution, nous pouvons leur offrir et les y engager, afin de les soutenir et les encourager à un mode de vie le plus convivial et le plus confortable du point de vue psychologique, émotionnel, physique et académique.

Nous présentons ci-dessous la situation des étudiants ayant la citoyenneté UE (l’Union Européenne) et SEE (l’Espace Economique Européen) (Tableau 1) et celle des étudiants ayant une citoyenneté différente de celle roumaine, UE et SEE (Tableau 2)3 par pays de provenance, langue d’études, ainsi que la mention s’ils sont ou ne sont pas d’ethnie roumaine.

Étudiants citoyens  UE et SEE
Pays de provenance Langue d’études
le roumain
Langue d’études
l’anglais
Langue d’études
le français
Ne sont
pas d’ethnie roumaine
Ethnie roumaine Ne sont pas d’ethnie roumaine Ethnie roumaine Ne sont pas d’ethnie roumaine Ethnie roumaine
Belgique 0 0 0 0 13 0
Bulgarie 0 0 1 0 0 0
Chypre 1 0 4 1 0 0
Danemark 0 0 1 0 0 0
Suisse 0 1 0 0 4 0
Finlande 0 0 18 0 0 0
France 1 0 13 0 593 0
Allemagne 8 0 33 2 1 0
Grèce 78 3 231 2 0 0
Italie 7 1 17 1 1 0
Irlande 0 0 12 1 0 0
Norvège 0 1 8 0 0 0
Pays-Bas 0 0 4 0 0 0
Pologne 0 0 4 0 0 0
Portugal 0 1 15 0 0 0
Royaume Uni de la Grande Bretagne et de l’Irlande de Nord 0 0 65 0 0 0
Espagne 0 0 1 0 0 0
Suède 0 0 15 0 0 0
Total 95 7 442 7 612 0

Tableau 1 – Répartition des étudiants citoyens UE et SEE au 31/12/2016

 

Étudiants ayant une citoyenneté différente de celle roumaine, UE et SEE
Pays de provenance Langue d’études
le roumain
Langue d’études

l’anglais

Langue d’études

le français

Ne sont pas

d’ethnie roumaine

Ethnie roumaine Ne sont pas

d’ethnie roumaine

Ethnie roumaine Ne sont pas d’ethnie

roumaine

Ethnie roumaine
Albanie 2 6 0 0 0 0
Afghanistan 0 0 2 0 0 0
Afrique de Sud 0 0 8 0 0 0
Algérie 0 0 0 0 9 0
Arabie Saoudite 0 0 2 0 0 0
Brésil 0 0 1 0 0 0
Bangladesh 0 0 1 0 0 0
Burundi 0 0 0 0 1 0
Cameroun 0 0 0 0 2 0
Canada 0 0 4 0 0 0
Chine 0 0 10 0 0 0
Ghana 0 0 2 0 0 0
Indes 0 0 5 0 0 0
Iles Maldives 0 0 1 0 0 0
Jordanie 15 4 7 3 0 0
Irak 0 0 4 0 0 0
Iran 1 1 8 0 0 0
Israël 92 7 50 0 0 0
Liban 8 0 5 0 5 0
Malaisie 0 0 1 0 0 0
Maroc 3 0 5 0 275 0
Iles Maurice 0 0 1 0 0 0
Mongolie 1 0 0 0 0 0
Nigéria 0 0 11 0 0 0
Pakistan 0 0 3 0 0 0
République de Moldova 50 50 1 0 1 0
Syrie 7 2 0 1 0 0
Sri Lanka 1 0 0 0 0 0
Soudan 0 0 1 0 0 0
Tunisie 0 0 3 0 236 0
Turquie 6 0 7 1 0 0
Ukraine 7 11 0 0 0 0
Zimbabwe 0 0 1 0 0 0
Autres pays 11 3 14 3 0 0
Total 204 84 158 8 529 0

Tableau 2 – Répartition des étudiants ayant une citoyenneté différente de celle roumaine, UE et SEE

 

Conformément à ces données, nous avons des étudiants provenant de 51 pays auxquels s’ajoute la catégorie «autres pays», 1163 étudiants citoyens UE et SEE et 983 étudiants ayant une citoyenneté différente de celle roumaine, UE et SEE, donc au total 2146, dont un nombre de 2040 qui ne sont pas d’ethnie roumaine (1149 de l’UE et le SEE où s’ajoutent 891 ayant une autre citoyenneté que celle roumaine, UE et SEE) et 113 d’ethnie roumaine (14 de l’UE et le SEE où s’ajoutent 99 ayant une autre citoyenneté que celle roumaine, UE et SEE). On peut observer que les plus nombreuses communautés de l’UE et du SEE proviennent de la France, la Grèce et le Royaume Uni, et que celles ayant une autre citoyenneté que celle roumaine, UE et SEE proviennent de Maroc, Tunisie, Israël et la République de Moldova.

 

Le contexte local et les possibilités de soutenir l’intégration des étudiants multi-ethniques qui étudient la médecine à Iasi

On ne peut pas offrir une interprétation sociologique exacte du profil de ces groupes ethniques, quant au niveau de la possibilité d’intégration culturelle et sociale, parce qu’on aurait besoin d’autres types de données – et on ne s’en est pas proposé, mais on peut faire quelques présuppositions générales dérivées de la simple provenance de ces groupes, en ce qui concerne, par exemple, la croyance religieuse4. Il y a une communauté musulmane des groupes ethniques arabes (par exemple, l’Israël, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, une partie de la France, une partie de l’Allemagne), il y a une communauté à croyance chrétienne orthodoxe (par exemple, la Grèce, la République de Moldavie, l’Albanie, l’Ukraine, le Chypre), une communauté des chrétiens catholiques, protestants et de facture évangélique (par exemple, le Royaume Unit, l’Irlande, l’Italie, le Portugal, la Pologne, une partie de l’Allemagne, une partie de la France, l’Afrique du Sud, la Suède). Le facteur croyance est dans une importante mesure responsable du comportement de la personne pour la participation à l’intégration.

Quand même, la supposition majeure, qui justifie le titre choisi pour l’ouvrage, est qu’une grande partie de ces étudiants sont marqués par une identité européenne, soit qu’ils appartiennent au bloc communautaire, soit au bloc extracommunautaire. On croit que la simple option d’étudier à une université d’un pays de l’UE suppose un effort de civilisation et civilité qui dénote le dépassement en différents degrés de l’identité culturelle pure. On ne soutient pas dans ce cas la supériorité d’une culture par rapport à une autre, mais seulement que l’identité est « comme un mélange de statuts culturels et rôles civilisationnels, avec le simple don révélateur corolaire que les derniers n’impliquent l’annulation des premiers, mais seulement qu’on leur attribue une position récessive lors de jouer des rôles » (Malița, 2001 : 244). La civilisation nous apparaît comme un facteur « niveleur » des cultures. Par cette identité européenne, il est très possible que les croyances des personnes de ces groupes ou même certains excès fondamentalistes soient atténués par la laïcisation, le sécularisme, éventuellement par l’agnosticisme ou même par l’athéisme. Cette modernité tardive des pluralismes et des émiettements suppose un problème interne complètement neuf de l’Europe, qu’on ne s’est pas posé probablement dès l’Antiquité tardive, id est la diversité des religions ou la pluralisation culturelle du religieux qui donne un thème sérieux pour la pensée intéressée par le spirituel (Manolescu, 2005 :13-14).

L’Europe offre, par les traités signés, par exemple, ceux de base de Rome, Maastricht et Lisbonne, révisés par l’Acte unique Européen, d’Amsterdam et Nice, pylônes d’une existence libre, le respect des droits de l’homme, des principes démocratiques dans les pays membres, la libre circulation des citoyens, l’égalité de genre, l’interdiction de la discrimination par sexe, religion, appartenance religieuse, couleur politique, ils appuient l’éducation, la recherche et la culture5. Venir à étudier dans un pays de l’UE représente en soi-même, pour les extracommunautaires, l’acte d’une intégration sociale et culturelle dans une famille plus grande, de l’Europe, et pour les Européens, l’expérimentation d’une autre forme de connaissance interculturelle. Le besoin d’apprendre, pour ceux qui ne savent pas les langues d’étude à l’université, à savoir le roumain, l’anglais ou le français, représente encore une fois une forme de s’accommoder à l’identité européenne.

Il y a une tradition plus ancienne en Roumanie en ce qui concerne l’accueil des étudiants étrangers aux études dans les centres universitaires de Bucarest, Iasi, Cluj, Timisoara ou Craiova. Le président de cette époque-là, Ceausescu, avait conclu des partenariats et développé des relations privilégiées avec les Etats arabes et du Moyen-Orient, surtout pour les sources de devises et en échange, les jeunes Arabes venaient aux études. Il y a eu aussi des jeunes d’Asie et d’Afrique. En même temps avec l’adhésion de la Roumanie à l’UE, les partenariats d’étude avec beaucoup d’autres pays se sont développés, de sorte que même l’Université de Médecine et Pharmacie de Iasi s’est trouvée devant un assaut des étudiants étrangers. Ainsi, beaucoup de jeunes de l’étranger préfèrent être étudiants en Roumanie, surtout à Iasi, comme lieu de développement d’une carrière académique médicale. On pense que ce qui a contribué au choix de ce lieu a été la tradition « de parler bien » de l’université pour les diplômés qui sont revenus dans leur pays et en plus, la campagne de sélection et recrutement des candidats par des formes modernes de présentation de l’offre académique : par exemple, pour la Faculté de Médecine, des brochures en trois langues dans un tirage suffisant, l’offre sur le réseau d’Internet, pour l’université, la visite d’une délégation à l’Exposition Annuelle E.A.I.E. de Liverpool, avec la participation de plus de 80 pays, où l’Université de Médecine et Pharmacie « Grigore T. Popa » de Iasi a été la seule université du monde qui a eu un stand appelé « Study Medicine in Iasi – Romania »6.

Les possibilités de soutenir l’intégration des jeunes étudiants de l’UE ou extracommunautaires sont contextualisées au lieu de déroulement de leurs activités quotidiennes, Iasi, respectivement la communauté académique de l’Université de Médecine et Pharmacie de Iasi et intégrées dans la forme d’aspirer à une identité européenne plus concrète des deux dernières. On pense que le développement sur une tendance ascendante de notre ville est le principal appui d’ensemble des jeunes étudiants multiculturels en médecine. Un article très récent7, avec des données sur une étude de la Banque Mondiale réalisée pour notre pays entre mars – avril 2017 (qui sera présenté prochainement) et qui concerne le niveau d’attraction des grandes villes en vue du financement en tant que pôles régionaux, classifie la ville de Iasi sur la sixième place à niveau national. Parmi les motifs énumérés, il y a la qualité de la vie, suivi par les possibilités d’embauche, le niveau éducationnel et les services de santé. L’importance stratégique de notre ville comme la plus importante ville de frontière de l’Est de l’UE et capitale de la Moldavie, tout comme la transformation de notre ville dans un Smart City8 sont quelques éléments d’envergure pour soutenir l’intégration sociale des groupes multiethniques et « respirer » l’air identitaire européen. Les futurs projets de la Zone Métropolitaine de Iasi, exposés dans le Plan de Mobilité Urbaine Durable9, si on les accomplit, ils pourront placer Iasi sur une position supérieure à celle l’actuelle, probablement comme la plus désirée des villes pour tourisme, habiter et étudier.

En ce qui concerne l’environnement autour de l’Université de Médecine et Pharmacie, de la zone centrale en général ou des proximités de la ville, les étudiants communautaires et extracommunautaires ont des facilités liées aux banques et aux GAB, aux supermarchés, au transport dans toutes les directions de la ville, aux taxis, salles de fitness, cafés, restaurants, clubs, centres commerciaux, terrasses, complexe de Palas, zone de Copou, zone de Breazu, le parc d’agrément de Ciric, la zone d’agrément C.A.Rosetti, la zone d’agrément de Repedea. En ville, il y a des restaurants ou cafés à spécifique arabe, irlandais, chinois, italien, mexicain, par exemple. Ils ont à leur disposition aussi des magasins avec des vêtements de créateurs de mode appréciés. Il y a des témoignages disant que les gens de Iasi sont hospitaliers et qu’ils lient rapidement des amitiés avec les étrangers et ils sont prêts à offrir des indications ou conseils quand on leur demande. Beaucoup d’entre eux, spécialement les jeunes connaissent des langues étrangères et interagissent facilement avec les étrangers, étudiants, migrants ou touristes. La Roumanie comme pays et Iasi comme ville ont une vitesse du trafic de l’internet très rapide, ce qui assure des communications excellentes et en temps réel. Les étudiants étrangers ne sont pas obligés à habiter en foyers de l’université de sorte que beaucoup d’entre eux ont loué des appartements (les plus nombreux dans la zone centrale), ce qui mène à l’idée qu’ils ont une relation d’acceptabilité avec les propriétaires, même si on ne peut pas dire le même sur la conduite de certains avec leurs voisins. On peut affirmer aussi, sur la base de témoignages informels, que les jeunes qui ont jusqu’à 35 ans, et aussi ceux qui ont plus de 35, mais avec un niveau d’éducation plus élevé, acceptent la multi-culturalité, ils y font confiance et sont tolérants, ils sont d’accord avec le pluralisme.

Dans une étude sur le phénomène d’intégration des étrangers en Roumanie, on spécifie dans le sous-chapitre « Education » qu’il n’y a pas de données et recherches qui offrent des évidences quant à cette dimension de l’intégration », mais « les discussions informelles avec les organisations non-gouvernementales et les institutions du domaine » ont remarqué « le besoin d’un enseignement interculturel, le besoin d’introduire dans le curriculum le problème des étrangers et de l’éducation religieuse conformément à la religion des immigrants, l’ouverture des unités d’enseignement vers l’acceptation parmi leurs enseignants des professeurs étrangers, l’adaptation du cours et le soutien du parcours éducationnel pour les enfants immigrants ou provenant de familles mixtes qui ont des besoins spécifiques par le fait qu’ils sont étrangers et d’autres » (Alexe & Păunescu, 2011 : 41). Dans le Baromètre de l’intégration des immigrants, on spécifie qu’au niveau universitaire, les migrants qui viennent à étudier en Roumanie peuvent avoir accès et « qu’au niveau universitaire ils bénéficient d’une année préparatoire payante pour apprendre et s’accommoder » et complémentairement, «certaines universités ont introduit dans le programme obligatoire des cours de roumain pour les étrangers ou elles organisent des cours intensifs, payants ou gratuitement » (Voicu, 2015 : 50).

En ce qui concerne l’intégration académique et le parcours de l’éducation médicale, le Rapport10 apprécie que de l’expérience avec les étudiants étrangers, il a résulté que certains ont des difficultés à s’accommoder aux exigences d’étude, à fréquenter obligatoirement les cours, à accepter la discipline universitaire ; il y a aussi des cas d’inadaptation au milieu social. Une possible éducation ou formation pré-universitaire précaire a généré parfois une formation insuffisante pour les études universitaires. Le même Rapport considère que les étudiants étrangers représentent une partie encore réduite du total des étudiants à la Faculté de Médecine. Les ambitions déclarées, très grandes, de l’Université de Médecine et Pharmacie de Iasi, auxquelles chaque participant au processus éducatif et d’enseignement doit se raccorder, sont exprimées dans la vision et la mission11 pour 2016-2020: le slogan est « excellence par prospérité », traduit par un management académique moderne, orienté vers la liberté de pensée et d’expression, en assumant les responsabilités professionnelles, morales et sociales qui génèrent la créativité, un climat intellectuel stimulateur pour les étudiants et les professeurs. On désire une reconnaissance en tant que leader européen dans l’activité de recherche et excellence en enseignement et à niveau international comme une université de recherche avancée, avec influence dans les vies des participants à l’acte éducationnel, tout comme dans les communautés locales, nationales, internationales. En plus, la Stratégie de 202012 de l’Université de Médecine et Pharmacie de Iasi est un projet gigantesque composé de 20 projets d’envergure, parmi lesquels on cite : le Centre d’habiletés fondamentales pour le développement des habiletés pratiques, l’extension de la Bibliothèque par des espaces d’étude en plein air, le Centre de Réadaptation médicale et éducation physique de Copou, le Centre de loisir, le Centre de médecine expérimentale, le Centre de langues modernes, le Centre d’évaluation et examen.

 

Conclusions

On a essayé de répondre, par une analyse phénoménologique, à la problématique du multiculturalisme et aux questions liées aux possibilités des groupes multiethniques des étudiants étrangers communautaires et extracommunautaires d’intégration sociale, culturelle, académique, tout comme l’appui que la ville et la communauté académique de l’Université de Médecine et Pharmacie de Iasi peuvent leur accorder pour maintenir un climat harmonieux. On a argumenté que même si ces groupes ont des cultures propres apportées sur notre territoire, l’identité européenne assumée par les deux parties est le facteur unificateur et qui normalise les relations multiculturelles. La confiance dans la manifestation du pluralisme culturel et de la tolérance crée une atmosphère où chaque participant à la vie civique peut gagner dans la relation interculturelle. La rencontre de tous dans le temple de la civilisation et de la civilité nous oblige à accorder une place secondaire à nos multicultures. C’est l’effort que les étudiants multiethniques doivent faire, d’une part et les communautés civique et académique, d’autre part.

Notes

  1. Caleb Rosado, Toward a definition of Multiculturalism, Rosado Consulting for Change in Human Systems, 28/10/1996. http://rosado.net/pdf/Def_of_Multiculturalism.pdf
  2. Voir Structura Etno-demografică a României, Structura etno-demografică pe arii geografice, http://www.edrc.ro/ recensamant.jsp?language=0
  3. Source: Unitatea Executivă pentru Finanţarea Învăţămîntului Superior, a Cercetării, Dezvoltarii si Inovării (Unité Exécutive pour le Financement de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche, du Développement et de l’Innovation) (UEFISCDI ANS 2.0), https://date.invatamant-superior.ro/#ss
  4. Bien sûr, on devrait se baser sur une étude dans laquelle chaque étudiant a déclaré sa croyance religieuse ; quand même, par « tradition », même si la multi-culturalité peut contredire notre tradition (par exemple, un citoyen du Royaume Uni musulman et un citoyen de la Palestine chrétienne), les croyances énumérées y correspondraient.
  5. Comisia Europeană, 60 de motive bune pentru UE: De ce avem nevoie de Uniunea Europeană ?, https://ec.europa.eu/romania/sites/romania/files/60_de_motive_bune_pentru_uniunea_europeana.pdf
  6. Raportul Rectorului pentru anul universitar 2015-2016, Universitatea de Medicină si Farmacie « GrigoreT. Popa » Iasi, p. 46, http://www.umfiasi.ro/prezentare/Documents/Raport%20rector/Raportul%20Rectorului% 202015-2016.pdf
  7. Alex Andrei, « Studiu al Băncii Mondiale cu cifre de-a dreptul surprinzătoare care privesc Iasul », In Ziarul de Iasi, 19/05/2017, http://www.ziaruldeiasi.ro/stiri/exclusiv-studiu-al-bancii-mondiale-cu-cifre-de-a-dreptul-surprinzatoarecare privesc-iasul–160244.html
  8. Mihai Chirica, « Capitala Moldovei si cel mai important oras de la granița răsăriteană a UE », In Iasul în afaceri, Supplément no. 20, mai 2017, http://iasulinafaceri.ro/mihai-chirica-capitala-moldovei-si-cel-mai-important-oras-de-la-granita-rasariteana-a-ue/
  9. Raport final: Plan de Mobilitate Urbană Durabilă pentru Polii de Crestere din România – Lot 2: Iasi, 2016. Bucuresti, http://www.zmi.ro/downloads/PMUD%20Iasi%20-%20Versiune %20finala.pdf
  10. Raportul Rectorului pentru anul universitar 2015-2016, Universitatea de Medicină si Farmacie « Grigore T. Popa » Iasi, http://www.umfiasi.ro/prezentare/Documents/Raport% rector/Raportul%20Rectorului%202015-2016.pdf , pp. 45-46.
  11. Planul de Dezvoltare strategică pentru 2016-2020, Universitatea de Medicină si Farmacie « Grigore T. Popa » Iasi, 2016, p. 6, http://www.umfiasi.ro/News/Documents/2016/Plan%20de%20Dezvoltare%20Strategica%20pentru%20perioada%202016-2020.pdf
  12. Strategia 2020 a Universităţii « Grigore T. Popa » Iasi, http://www.umfiasi.ro/2020/Pages/default.aspx

 

Bibliographie

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  2. Andrei, A., « Studiu al Băncii Mondiale cu cifre de-a dreptul surprinzătoare care privesc Iasul » In Ziarul de Iasi, 19/05/2017, http://www.ziaruldeiasi.ro/stiri/exclusiv-studiu-al-bancii-mondiale-cu-cifre-de-a-dreptul-surprinzatoare-care-privesc-iasul–160244.html
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  18. *** Raportul Rectorului pentru anul universitar 2015-2016, Universitatea de Medicină si Farmacie « Grigore T. Popa » Iasi, http://www.umfiasi.ro/prezentare/Documents/Raport% 20rector/Raportul%20Rectorului%202015-2016.pdf
  19. *** Strategia 2020 a Universităţii « Grigore T. Popa » Iasi, http://www.umfiasi.ro/2020/Pages/ default.aspx
  20. *** Structura Etno-demografică a României, Structura etno-demografică pe arii geografice, http://www.edrc.ro/recensamant.jsp?language=0
  21. *** Unitatea Executivă pentru Finanţarea Învăţămîntului Superior, a Cercetării, Dezvoltarii si Inovării (UEFISCDI ANS 2.0), https://date.invatamant-superior.ro/#ss